A-t-on gardé la Mémoire… de la “Mémoire de l’Eau”

par René GAYRARD

René GAYRARD

gayrard

  • Normalien, Agrégé de Physique et Chimie
  • Pionnier de l’Informatique (dès 1960 !)
  • Ingénieur Nucléaire, etc…
  • Professeur Honoraire de l’Institut National Polytechnique de Toulouse
  • Professeur à “Sup ’Aéro” à 24 ans, pendant 25 ans
  • Médaille d’Or de la S.E.P.

  • (par Louis Leprince Ringuet), etc…


    C’était au début des années 90 ; il y a donc plus de 20 ans maintenant. Monsieur Jacques Benveniste, chercheur en Biologie et Sciences Connexes, avait lancé cette idée qui avait parue tout à fait impensable aux Scientifiques Positivistes qui aiment bien avoir des "faits patents" pour prendre leurs décisions.
    On ne peut pas le leur reprocher ; mais, ainsi, l’idée n’a pas fait long feu et Benveniste, atteint d’un cancer, pas davantage. Alors, pourquoi reprendre ce problème à 78 ans passés et avec peu d’années pour vous accompagner les uns et les autres ? Peut-être parce que l’idée de ce "chercheur", quoique uniquement basée sur une intuition, ainsi qu’il me l’avait dit au téléphone, méritait éventuellement un peu plus d’attention. Tant de choses dans l’Histoire des Humains et j’ai des raisons, au moins généalogiques de connaître assez bien, dont sur les deux derniers millénaires ( ! ) Tant de choses ont commencé par de simples intuitions, paraissant arbitraire et justifiées ensuite par des réalités et preuves logiques… ; alors, pourquoi pas ?
    C’est vrai que la "proposition Benveniste" pouvait apparaître complètement farfelue, d’autant que, n’étant pas "chimiste", il n’avait rien pour la soutenir.
    Bien plus, le petit article que j’avais consacré à son idée dans une petite revue, aujourd’hui disparue (mais alors déposée à la Bibliothèque Nationale) et que je lui avais adressée, n’avait éveillé chez lui de réaction particulière ; ce qu’il m’avait dit honnêtement en mentionnant son incompétence en Chimie Pure (il n’est pas le seul !). J’ai quand même conservé cet article de cinq pages imprimées, y compris la présentation que j’en avais faite, et j’en fais ici un résumé des idées.
    Ceci étant, il faut d’abord savoir, mais je n’avais pas mentionné la chose à l’époque, que, dans les années 72-73-74, je m’étais particulièrement intéressé aux Graphes et Réseaux Mathématiques (particulièrement utiles en Informatique …) et que les Grandes Molécules Covalentes de la "Chimie Organique", dont médicinale, m’étaient apparues comme une possible représentation de la chose. J’avais alors écrit quelque 200 pages et plus, petit interligne (5mm …) qu’il me faudra réécrire pour les rendre lisibles et que Jean Pierre Laurant, adjoint du Professeur Gallais de l’Institut de France, à la Direction Nationale du "Laboratoire de Coordination" du CNRS, avait eu le courage de lire en entier et d’en discuter avec moi ensuite . C’était la 1ère fois que ce point de vue "Graphes" était envisagé par des chimistes. Dès lors, l’idée circula dans l’ensemble du Laboratoire National et ses diverses antennes (comme la Notion de Ciblage depuis 79-80, cette fois dans les publics..) participant alors à l’émergence de la notion de chimie Structurale et surtout, mettant en évidence la possibilité de divers modes de réactions selon les dispositions dans l’espace tridimensionnel apparent… Ainsi, par exemple, si un groupement d’Atomes, caractéristique d’une fonction chimique, se trouve enfermé dans une "nappe moléculaire", il ne peut réagir. Il faut d’abord provoquer l’ouverture de la "nappe moléculaire" ; ce que l’on fit pour les Colles et bien d’autres applications. Mais, si l’idée avait circulé jusqu’à Paris, on en avait oublié l’auteur, comme cela arrive souvent, et en divers domaines, ainsi que le notait déjà Jean Baptiste Poquelin :
    "il n’est bon bec que de Paris"
    Ceci étant, en conservant cette idée générale, on peut alors se demander si l’Homéopathie qui avait conduit Jacques Benveniste à envisager "une Mémoire de l’Eau", ne serait pas liée à une sorte de “piégeage” des "intrusions nocives" par des formes moléculaires adaptées, formant “moules” pour les “objets intrus” que l’on veut éliminer ? En effet, si je ne suis pas trop mal informé, dans les préparations homéopathiques, on introduit le “poison”, dont on veut plus tard se débarrasser, après avoir fait de très nombreuses dilutions lentes successives, telles qu’il ne peut guère en rester . C’est avec ces dilutions finales que l’on traite le malade et la maladie venue du poison. Alors, ne serait-ce pas, finalement, un “piégeage” par la solution et les “moules” qu’elle contient, des objets néfastes présents dans l’organisme malade ? Une sorte de “nettoyage interne” du corps par ces toutes petites pilules solubles. Mais, est-ce vraiment possible ? Si c’était le cas, bien des maladies, dont certaines graves, pour lesquelles on n’a pas de médications efficaces, pourraient être soignées et cela expliquerait aussi la peine de se repencher, sans passion cette fois, sur l’article de Jacques Benveniste.
    Mais l’Eau, allez-vous dire, c’est des petites molécules “H-O-H”. Eh bien, oui et non. Car, à l’état liquide, ces petites molécules sont groupées dans des “amas moléculaires” par attractions électriques entre atome d’oxygène de l’une et d’hydrogène de l’autre, que les chimistes appellent “liaison hydrogène”, dont les forces ne sont pas négligeables vis-à-vis des liaisons dites covalentes au sein des molécules (un tiers environ). Ainsi, à la température dite ordinaire, soit vers 20° Celsius, les amas moléculaires contiennent de 200 à 300 mille molécules. Ce sont les Métallurgistes (je le suis aussi un peu) qui, les premiers, se sont penchés sur ce problème au sujet de la “trempe des aciers”.
    Outre que cela mène à réviser nos idées sur les phénomènes d’électrolyse et les théories associées, on sait désormais qu’il faut concevoir l’eau liquide en tant que “mouvement brownien” de ces amas de plus en plus petits en montant la température. Mais aux températures usuelles, ces amas de tant de milliers de molécules, sont largement équivalents, d’un point de vue structural, aux Grandes Molécules que j’avais considérées, il y a quelque quarante ans avec mes “Graphes Mathématiques Relationnels”.
    Alors, peut-être devrait-on se pencher sur ces fameuses dilutions lentes pour voir si elles conservent ou non les “moules”, ou mieux, peuvent les induire entre amas, comme le germe cristallin de Pasteur induit les structures cristallines. Certes, je n’ai pas dit ici que les idées principales à vérifier, mais ça en vaut peut-être la peine. Et il y aurait bien d’autres choses à examiner, dont par exemple le maximum de densité de l’eau, vers 4° C, quand elle est salée, qui fixe la température du fond des océans, etc…
    Si l’on est intéressé, on peut toujours nous écrire et j’essayerai de répondre aux interrogations des uns et des autres.

    René GAYRARD

    Vice-président SEP devenu Délégué Général à la Présidence (Cause éloignement géographique)

    A Port Leucate, le 21 août 2014 - La tribune du progrès : N°53 Juillet - août - septembre 2014