Les expositions universelles
ou comment transmettre le progrè

Olivier MOUSSON

moussonOlivier MOUSSON, HEC, docteur d'Etat en sciences économiques, membre de plusieurs cabinets ministériels, de Gérard Longuet au Ministère de l'Industrie à Gilles de Robien au Ministère de l'Equipement, Oliver Mousson poursuit son engagement envers l’industrie française, en tant que conseiller maître à la Cour des comptes et à travers la présidence de la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale. Il est également vice-président de la Société d’Encouragement au Progrès.


Les expositions universelles, nées au de but du dix-neuvième siècle, sont l’hèritage du siècle des Lumières. La première exposition, organisée en 1796 par le député des Vosges François de Neufchâteau au château de Saint-Cloud, avait pour objectif de mettre en contact fabricants et marchands. Son succès a entrainé sa reconduite les années suivantes à Paris.
La rencontre de François de Neufchâteau, devenu sénateur sous le Consulat et l’Empire, et de Jean-Antoine Chaptal, chimiste et industriel et fondateur de la Société d’Encouragement pour l'Industrie Nationale en 1801 a été décisive. La mission de la Société était d’encourager une France, essentiellement agricole, à s’industrialiser dans tous les domaines, comme y était parvenue à le faire l‘Angleterre.
La Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale s’impliqua, durant tout le XIXème siècle, dans toutes les expositions nationales et universelles, y compris celles de 1889 et 1900, initiant et organisant les premières, puis participant activement dans les autres expositions pour transmettre le progrès. Les expositions universelles du XIXème siècle avaient pour objectif de montrer le progrès technique que les pays européens apportaient au reste du monde.
Par la suite, le Centre Français des Expositions, créé en 1885, reconnu d’utilité publique en juin 1901, assura seul le relais, libérant la Société d’encouragement pour l'industrie nationale engagée sur d’autres fronts, en particulier pour stimuler, avec Henry Le Chatelier la recherche industrielle française en retard face à celle d’Outre Rhin, pour développer la normalisation industrielle et faire connaître le taylorisme débutant.
Les expositions universelles au XXème et au XXIème siècle se sont ensuite décentrées en Amérique, puis en Asie. La dernière Exposition universelle organisée à Shanghai en 2010 a été le symbole de l’ouverture de ce grand pays sur le monde. L’évènement a accueilli 192 nations et reçu 73 millions de visiteurs.
Tous les regards se portent aujourd’hui sur l’exposition universelle de Milan du 1er mai au 31 octobre 2015. Sur le thème “Nourrir la planète, énergie pour la vie”, cette exposition jette une voie tracée entre culture et nouvelles technologies, ou l’Europe doit pouvoir prendre sa place dans un contexte de mondialisation. Nous espérons qu’en 2025 la France reprendra le flambeau du progrès.
Pour Jean-Christophe Fromantin, député-maire UDI de Neuilly-sur-Seine et initiateur de la candidature de la France à l'exposition universelle de 2025, “le meilleur moyen pour la France de développer des filières d'avenir et de trouver sa place dans la mondialisation … Il ne faut plus concevoir une exposition comme le rassemblement en un lieu unique de bâtiments où chaque pays expose son savoir-faire. L'avenir est aux réseaux, au polycentrisme, aux systèmes collaboratifs”. Il faut revenir à la philosophie initiale des Expositions universelles. En 1855, il n'y avait pas de pavillon par pays, mais une volonte de présenter les plus incroyables innovations. Cet évènement devra installer son cœur dans le Grand Paris pour irriguer les réseaux et les systèmes collaboratifs dans l’ensemble des sociétés de ce monde.
Nous qui sommes les héritiers de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale et de la Société d’encouragement pour le progrès, nous devons ensemble soutenir cette candidature de la France en 2025.

Olivier MOUSSON

Président de la S.E.I.N - Vice-président de la S.E.P

La tribune du progrès : N°56 Avril - mai - juin 2015